Retour sur un rassemblement réussi : Rémi, Zyed, Bouna, on n’oublie pas, on ne pardonne pas !

„Pour Remi, nous défendrons la zad“

Compte rendu du rassemblement du mercredi 26 octobre en hommage à Rémi Fraisse et toutes les victimes de la police, puis de la déambulation sauvage qui a suivi. Tout d’abord, nous voulons remercier toutes les personnes qui ont participé d’une manière ou d’une autre au rassemblement en hommage à Rémi Fraisse et à toutes les victimes de la police, ainsi que toutes les personnes qui sont venues.

 

Dès le début, beaucoup de monde à la sortie du métro Ménilmontant. Des affiches sont collées autour de la place pour annoncer le rassemblement et d’autres le seront plus tard pour diffuser un message contre les frontières et en solidarité avec les exilé.e.s. Rapidement, deux cantines vont être mises en place pour que les gens mangent et restent jusqu’à la fin du rassemblement. Juste à côté, il y a un infokiosque en soutien à la Zad de Nddl, avec quelques tracts annonçant le week-end de soutien aux prisonniers de la guerre sociale, d’autres pour le week-end de soutien aux prisonniers du mouvement contre la loi travail et également les proches d’Adama Traoré qui proposent des t-shirts pour lui rendre hommage. Le tout avec un fond de musique projeté par une enceinte.

 

Dans un deuxième temps, les cantines sont rangées, les infokiosques aussi, puis quelques prises de parole vont permettre de rappeler le rôle de la police dans la société et d’annoncer quelques événements importants.

Un jeune homme rappelle que si on est réunis, ce n’est pas qu’uniquement pou Rémi Fraisse, mais pour toutes les victimes de la police, comme Zyed et Bouna, les personnes mutilées ou subissant le racisme étatique, donc une répression accentuée. Assa Traoré rappelle un peu les circonstances de l’affaire en rapport avec son frère, puis lance quelques slogans en hommage à Adama, Rémi et Zyed & Bouna. Un homme assez vieux raconte quant à lui les galères qu’il a eu pendant le mouvement contre la loi travail. Des membres du collectif du 8 juillet racontent l’évacuation du centre social la clinique, puis de la répression d’une déambulation, qui s’est conclu par plusieurs blessés au flash-ball, dont un qui a perdu un œil. Guillaume Vadot raconte son opposition à un contrôle aux faciès, tout en rappelant quelques vérités bien utiles sur le sujet, puis de la manière dont les flics l’ont violenté et menacé. Un membre du collectif de soutien à la Zad de Nddl IDF explique un peu la situation et ce que l’on peut faire en cas d’expulsions, comme se réunir à 18h au métro Belleville.

Il est 20h et c’est l’heure de partir en déambulation sauvage pour rappeler que la rue n’est pas aux flics et que nous comptons bien le leur rappeler. Environ 600 personnes s’élancent en direction de Belleville, derrière 4 banderoles et quelques torches : « Pour Rémi, nous défendrons la Zad », deux yeux crevés de chaque côté avec un viseur sur chacun d’entre eux et la banderole de réponse aux racistes « payer pour tuer » avec un joli dessin de CRS SS.

 

On passe par Couronnes, puis dans des petites rues, jusqu’à Goncourt. Quelques graffitis sur le chemin et surtout de très nombreux slogans : « tout le monde déteste la police », « tous les flics sont des bâtards », « siamo tutti antifascisti », « Rémi, Zyed, Bouna, on oublie pas, on ne pardonne pas », « Paris debout soulève-toi », « la police assassine, la justice acquitte » et bien d’autres. On sent une énergie débordante. Quelques autolibs, caméras de surveillance, une boutique Bouygues Télécom et une banque sont attaqués par des manifestants.

 

Les flics commencent à nous coller de très près et la masse commence à se diluer dans les rues perpendiculaires. Il y a quand même une bonne centaine de personnes qui arrivent jusqu’à République, puis se dispersent.

 

et hommage à Rémi Fraisse est une réussite, car ça faisait plusieurs semaines que nous n’arrivions plus à prendre la rue avec du monde et une énergie telle que celle-là. Des personnes venant d’horizons divers, avec des messages différents, mais capable de composer ensemble. C’est la première réponse à la frange la plus fascisante du corps policier qui prend la rue, depuis plusieurs jours, pour réclamer la légalisation du permis de tuer, car ce permis comme l’a rappelé Assa Traoré ça fait déjà longtemps qu’ils l’ont et qu’ils l’utilisent.

 

Hier, c’était Rémi, aujourd’hui, Zyed & Bouna. La lutte continue !

 

Paris Luttes Info, le 28 octobre 2016