Ce texte est une traduction d'un texte paru en allemand sur les indymedias germanophones. Il résume les protestations du 5 mars contre les mesures d'économie en Grèce.
Des combats continus ont éclaté lors d'une marche de protestation à Athènes contre les mesures. Le patron syndical du GSSE a été lourdement cogné. Des combats avec les flics se sont déployés durant trois heures dans tout le centre-ville, après que l'icône de la résistance anti-nazie Manolis Glezos a été attaqué par des flics anti-émeutes.
La manif, à laquelle les syndicats des employés de l'Etat (ADEDY) et du secteur privé (GSEE) avait appelé, a commencé à 12h30 à la Place de la constitution (Syntagma), après qu'une autre manif forte de 10000 personnes du syndicat des communistes était terminée et en train de marcher à la place Omonia. Se sont rapidement rassemblées 10000 personnes, une belle foule, compte tenu du fait qu'il n'y a pas eu de grève aujourd'hui, mais seulement une interruption de travail de quatre heures.
Tout se passait bien
jusqu'à ce que le patron du GSEE, M.Panagopoulos, ait pris le
microphone pour haranguer le rassemblement. Avant qu'il ne soit
capable de sortir plus de cinq mots, il a été attaqué par des
protestataires de toutes tendances, qui ont commencé par
l'interrompre et par lui balancer de l'eau et du yaourt, pour finir
par l'attaquer ensuite physiquement comme un essaim énorme. Avec des
contusions, des coupures et des fringues déchirées, le laquais du
PASOK s'est faufilé un chemin vers le cordon de flics, pendant que
les gens ne cessaient d'attaquer. Il est finalement parvenu à
trouver de l'abri derrière la garde présidentielle sur les marches
montant au parlement, où les mesures d'économie détestées ont été
votées. La foule l'a encouragé à aller où il est à sa place:
dans le nid des voleurs, des assassins et des menteurs.
Ce
que les médias bourgeois ont appelé un „lynchage“ du plus haut
patron syndical est devenu le sujet central d'une querelle
parlementaire, dans le cadre de laquelle, le gouvernement a reproché
à la coalition de la gauche radicale que l'assaillant était sorti
de leurs rangs, tandis que le GSEE a accusé l'allié maoiste MOE;
dans le meilleur des cas une demi-vérité. Le parti communiste ne
s'est pas déclaré favorable à l'action, mais il a refusé de la
condamner. C'est la première fois qu'un patron syndical aussi haut
placé a été attaqué lors d'une manif, à laquelle ce même
syndicat avait appelé, et on le considère généralement comme le
début d'une nouvelle ère dans l'histoire des syndicats en Grèce.
La phase initiale de l'attaque sur le patron syndical peut être
regardée ici:
http://www.youtube.com/watch?v=OJW33W9t0bw&feature=player_embedded
Peu après la raclée pour Panagopoulos,
des échauffourées en forme de combat « un contre un »
entre les protestataires et les unités anti-émeutes ont éclaté
devant le parlement. Lors d'un de ces incidents, les flics
anti-émeutes ont attaqué Manolis Glezos, le résistant anti-nazi
audacieux, qui avait enlevé le drapeau nazi de l'Acropolis pendant
l'occupation allemande. Le monsieur d'un certain âge a essayé
d'empêcher l'arrestation d'un homme et a dû être évacué du lieu
du combat dans une ambulance, parce que du gaz lacrymogène tiré
directement dans le visage lui a causé de sérieux troubles
respiratoires et il reste à l'hôpital dans un état critique. Voici
une vidéo de l'attaque:
http://www.youtube.com/watch?v=6FX3S3I7Nos&feature=player_embedded
L'agression contre Glezos a été le déclencheur d'une attaque générale sur les flics par des milliers. Beacoup de flics ont été blessé dans ces combats, dans lesquels des pavés et des bâtons ont été employés, mais pas de cocktails molotov. Pendant les accrochages, cinq personnes ont été arrêtées, dont deux pour avoir violé l'interdiction de se masquer le visage et les autres pour des délits mineurs. Beaucoup de boucliers et de casques ont été pris aux flics, ils ont ensuite été brûlés dans les barricades en flammes. Sept flics ont, selon les communiqués, subi des blessures graves, dont des rotules fracturées et d'autres fractures.
A cause de l'emploi massif de gaz lacrymogène, la situation à la place Syntagma est devenue tellement insupportable à partir de 14h, que la manif s'est transformée en une marche de protestation vers le ministère du travail, situé 500 m au Sud de la place Omonia, chantant « Les flics ne sont pas des enfants d'ouvriers, mais les chiens des patrons ». Lors de l'arrivée aux Propylées, de nouvelles échauffourées avec les flics ont eu lieu, pendant lesquelles un flic décoré en tant que haut-gradé a été séparé et tabassé par la foule. Plus loin en direction d'Omonia, des protestataires ont attaqué une unité de flics anti-émeutes qui protégait le Tribunal national. Les flics anti-émeutes ont été mis au pied du mur à l'aide de pavés, de bâtons et de balles éclairantes et ont fini par devoir s'enfuir à l'intérieur du bâtiment, après qu'un d'eux a été capturé et roué de coups de pied.
Après avoir gagné
l'Omonia, la marche a continué en descendant la rue Pirée, où des
banques, des cibles économiques et des voitures chères ont été
attaquées, avant de gagner le ministère, où les protestataires ont
essayé de forcer l'entrée principale. De nouvelles échauffourées
se sont produites, la manif a fait demi-tour et a décidé de se
rediriger vers le parlement. Une fois de plus, des flics ont été
attaqués par les protestataires, beacoup ont été blessés et ils
se sont vengés avec du gaz lacrymogène. Après avoir gagné le
parlement, la marche ne s'est toujours pas dissoute et s'est dirigé
avec détermination devant les Propylées, où elle a finalement été
terminée. Après la fin, six autres personnes, qui ont trouvé
refuge dans le quartier général de la sécurité sociale, ont été
arrêtées. Elles ont été libérées sans inculpation.
A
Thessalonique, lors de l'arrivée au ministère de Thrace et de
Macédoine, des protestataires ont fait écrouler les grillages en
fer lourds et ont fait face dans le jardinet à des flics
anti-émeutes attaquant avec du gaz lacrymogène,à ce qui a été
répondu avec des barricades en flammes.
Enfin,
les ouvriers de l'imprimerie nationale ont occupé leur lieu de
travail et ont refusé d'imprimer les textes légaux des mesures
d'économie. Avant que la loit ne soit imprimée, elle n'est pas
valide.
En même temps, l'occupation de
l'établissement étatique pour la comptabilité par les ouvriers
licenciés d'Olympic Airways se poursuit. Les ouvriers continuent à
bloquer la rue Panepistimiou à la hauteur du bâtiment (comparable à
l'Oxford Street de Londres), afin que le trafic doive être redirigé
dans des rues latérales.
ADEDY et GSEE appellent à une grève générale pour le 11 mars.
Photos:
http://athens.indymedia.org/front.php3?lang=el&article_id=1140004
http://athens.indymedia.org/front.php3?lang=el&article_id=1140023
http://libcom.org/news/long-battles-erupt-athens-protest-march-05032010