Il n’y a pas eu de débordements samedi soir à Pollionnay où 150 crânes rasés s’étaient rassemblés à la salle des fêtes qu’un particulier avait louée en prétextant un anniversaire ( Le Progrès du dimanche 8 juin).
« Nous avons effectué de très nombreux contrôles et aucune infraction d’alcoolémie n’a été relevée », annonce le capitaine Malbrancq, adjoint au commandant de la compagnie de gendarmerie de l’Arbresle. « Nous n’avons pas non plus enregistré de débordements sur la voie publique ». Un escadron de 70 gendarmes avait été mobilisé samedi soir, avec des points de contrôle disséminés sur les routes menant à Pollionnay.
« Nous n’avons relevé aucun dégât à l’intérieur de la salle », confirme le maire, Jean-Pierre Marquier. Un élu qui ne s’attendait pas à découvrir un tel rassemblement. « Nous avons loué, comme ça nous arrive deux fois par an, la salle des fêtes à une personne extérieure de la commune. Elle ne portait aucun signe distinctif, au contraire de ceux qui étaient présents samedi soir. Cette personne a bien versé les arrhes ».
Quand les habitants de Pollionnay ont vu arriver les invités, la plupart au crâne rasé, avec des vêtements portant des inscriptions en gothique et de multiples tatouages, il était trop tard pour réagir. « Le préfet n’a pas voulu interdire la manifestation, mais nous avons bénéficié d’une forte présence de gendarmes », souligne le maire.
Identitaires, néonazis ? Les participants à cette soirée, qui venaient de toute la France mais également de l’étranger, ont refusé d’en dire plus au Progrès , mais également aux autorités. « Nous sommes des patriotes sans aucune affiliation à un parti politique », a simplement déclaré un membre de leur service de sécurité. « Et ce rassemblement n’a aucun lien avec les commémorations du 6 juin », a-t-il ajouté après avoir été questionné sur la coïncidence de date.
Reste que le ring de boxe implanté au milieu de la salle, que seul le maire a pu voir - « je leur ai dit que j’étais chez moi dans cette salle et que je voulais voir ce qu’il y avait dedans » - et les chants allemands diffusés dans la soirée ne ressemblaient vraiment pas à un sympathique anniversaire entre amis.
Pollionnay ne devrait en tout cas pas se faire prendre une deuxième fois. « Pour éviter ça, je pense qu’on va arrêter de louer la salle à des gens qui ne sont pas de la commune. De toute façon, on ne le faisait que deux fois par an, ça sera terminé », conclut Jean-Pierre Marquier.
François Guttin-Lombard