Ces derniers mois nous devrions suivre avec inquiétude les évènements dramatiques en Ukraine et en Kiev. Non seulement les protestations sur le Maïdan, dominées de manière décisive par des fascistes, mais aussi la manière du changement de régime sont plus qu’inquiétants. Cette situation est encore plus aggravée par le durcissement général du climat politique en Ukraine, le bruit des bottes qu’on entend partout en Europe et les débats sur le statut de la Crimée.
Nous sommes effrayés par la rapidité, l’agressivité et l’ignorance avec laquelle des médias et des institutions allemands de toutes formes banalisent, ignorent ou soutiennent des fascistes. Ce sont surtout la Fondation Konrad Adenauer de la CDU (Union chrétienne-démocrate d’Allemagne), leur fantoche Vitali Klitschko et le gouvernement fédéral, représenté par le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, qui se font remarquer par le dernier.
Pour imposer leurs intérêts économiques, politiques et militaires, ainsi que pour gagner la lutte avec la Russie pour la dominance sur l’Ukraine, l’UE et en particulier la RFA, mais aussi les Etats Unis et l’OTAN, se servent non seulement des cercles oligarques et des néolibérales pro-européens. Evidemment ils n’ont pas le moindre scrupule à travailler avec des bandes fascistes armées – surtout l’ainsi nommé « Secteur droit » - et son pendant parlementaire, le parti ouvertement fasciste qui s’appelle « Svoboda » (« Liberté »). Les acteurs occidentaux ne veulent pas avouer cette coalition ouverte avec des fascistes. Cela est aggravé par le fait qu’une grande partie des médias optent pour ne pas critiquer le comportement du gouvernement et des partis. La vague nationaliste, la présence des bandes fascistes sur le Maïdan et dans autres parties de l’Ukraine, ainsi que leur participation active au gouvernement de transition est traité avec la même absence de critique.
Récemment le parti « Svoboda » a fait des grands efforts pour apparaitre « modéré » et pour se présenter comme la seule force qui peut maintenir la tranquillité et l’ordre. A cause d’une présence forte sur les rues, des structures déjà existantes, des moyens financiers et de propagande démagogique, le « Svoboda » et le « Secteur droit » ont réussi à dominer une grande partie des protestations sur le Maïdan, à attirer des nouveaux membres et à gagner en force. Sans doute, la société ukrainienne offre raison suffisante pour manifester massivement contre le gouvernement et la classe dominante. Il est donc encore plus déplorable que les fascistes réussissent à se servir du mécontentement du peuple et, faute d’alternatives progressistes, le canalisent dans une voie réactionnaire. Cela, c’est plus que dangereux.
Ces derniers mois et semaines nous montrent beaucoup des choses : d’un côté nous voyons ce qui signifie l’absence d’un mouvement antifasciste suprarégional et fort. De l’autre côté nous devons constater qu’il faut encore plus développer des structures antifascistes en Allemagne qui doivent être capable d’assurer que des devises comme la solidarité internationale ne restent pas seulement des belles paroles. Les évènements en Ukraine sont très explosifs sur le plan politique comme ils nous montrent encore une fois que, pour les classes dominantes, les fascistes sont des assistants appréciés dans les situations critiques qui peuvent expédier les sales besognes. Il y a déjà des appels à intimider ou même liquider des minorités nationales, des juifs et des juives, des gauchistes, des anarchistes et des communistes. Déjà certains de ces appels ont été exécutés.
La Rote Hilfe (Secours rouge) a déjà pris des mesures concrètes pour soutenir les antifascistes ukrainiens financièrement et politiquement. C’est une des plus importantes réponses parmi un grand nombre de réponses correctes que nous, comme des antifascistes, devons trouver aux questions qui nous pose la situation actuelle en Ukraine.
Le devoir le plus important pour tous les forces gauches et antifascistes en Ukraine est la lutte contre le nationalisme et surtout les fascistes avec leurs bandes des casseurs et des meurtriers qui paradent ouvertement et qui maintenant sont incorporés dans les cercles de la police et du militaire. Il est aussi important d’arrêter la montée des fascistes et de la Droite avec leur idéologie contradictoire et réactionnaire et de porter des coups politiques ciblés. Le but le plus immédiate pour les antifascistes et camarades sera l’essai de réduire le soutien public pour les fascistes au minimum lors les élections en mai. Il ne faut surtout pas oublier que le 8 mai s’approche, le jour de la libération du fascisme pendant lequel on commémore aussi le grand nombre des Ukrainiens et Ukrainiennes qui ont perdu leur vie dans la lutte contre le fascisme allemand. On va voir comment ce jour va être commemoré en Ukraine après les évènements récents.
Nous condamnons tous les mots et actions qui visent à saboter la lutte antifasciste en Ukraine par scission, sectarisme ou même la création d’une troisième voie et qui renforcent les forces réactionnaires et fascistes.
Au même temps nous considérons que c’est notre devoir de combattre activement les fascistes en Allemagne et tous ceux qui se servent d’eux en temps de crise ou pour imposer leurs intérêts. Il est aussi nécessaire à informer le public de cette politique sale et belliciste.
Il est notre devoir d’informer le public allemand des activités droites et fascistes en Ukraine et de pratiquer des formes adéquates de solidarité internationale contre le fascisme. En Ukraine, le caractère de l’idéologie et du mouvement fasciste, son rôle comme soutien potentiel pour les classes dominantes ainsi que, dans le cas le plus grave, comme option de gouvernement est devenue encore une fois, en partie, réalité historique. Il faut qu’on ne sous-estime pas le signal fort que les développements en Ukraine envoient vers la Droite européenne. Evitons le pire et créons les structures nécessaires !
Nous envoyons notre solidarité à tous et toutes les antifascistes en Ukraine ! Soyons uni dans nos pensées et dans la lutte pour une société solidaire sans fascisme et son vivier, l’économie et la société capitaliste.
Contre toutes formes de nationalisme et fascisme !
Derrière le fascisme, c’est le capital !
Vive la solidarité internationale !
Avril 2014
Cette déclaration est publiée par :
Antifaschistische Linke Bühl-Achern
Antifaschistische Aktion Heilbronn
Antifaschistische Aktion Lörrach
Antifaschistische Jugend Ludwigshafen/Mannheim
Antifaschistische Aktion (Aufbau) Rastatt/Baden-Baden
Antifaschistische Aktion (Aufbau) Stuttgart
Antifaschistische Aktion (O) Villingen-Schwenningen
Cette
déclaration est appuyé par :
Antifaschistische
Aktion Speyer/Schifferstadt
Antifaschistische Aktionsbündnis Stuttgart & Region (AABS)
Antifa Bad Bergzabern
Antifaschistische Linke Freiburg (ALFR)
Antifaschistische Linke Fürth (ALF)
Göppingen gegen Rechts
Initative Rems-Murr Nazifrei!
LinksjugendSolid.Ortenau
LinksjugendSolid Baden-Württemberg LSPR
Revolutionäre Aktion Stuttgart
Rote Hilfe e.V. OG Stuttgart
Sozialistische Deutsche Arbeiterjugend (SDAJ) Baden-Württemberg
VVN-BdA Baden-Württemberg
VVN-BdA Kreisvereinigung Ortenau
Alex Zollmann – VVN-BdA Kreisvereinigung Ortenau
Andrea Schiele – VVN-BdA Kreisvereinigung Ulm
Bernhard Mainz – VVN-BdA Kreisvereinigung Heilbronn
Esther Broß – Mitglied im Kreisvorstand der VVN-BdA Ortenau
Janka Kluge – Landessprecher der VVN-BdA Baden-Württemberg
Jochen Dürr – Landessprecher der VVN-BdA Baden-Württemberg
Liliane Leible – 1. Vorsitzende DIE LINKE. Kehl
Paul Bauer – Sprecher und Mitglied im Kreisvorstand VVN-BdA Kreisvereinigung Ortenau
Raymond Hof – 2. Vorsitzender DIE LINKE. Kehl
Kontakt/contact: ukraine-antifa-soli [aet] riseup.net
