"ICI C’EST PARIS !" -
"PARIS EST ANTIFASCISTE"
Le Lundi 17 avril, le Front National tient un meeting dans notre ville au Zénith, porte de la Villette.
Nous tenons à nous opposer à cet évènement qui s’annonce comme un épisode important de la grande mascarade des élections présidentielles 2017.
Bien que cherchant à se présenter comme un parti « anti-système », le FN apparaît aujourd’hui comme un des piliers du spectacle politique institutionnel, de la corruption de la classe politique et de la restructuration néolibérale et autoritaire à laquelle on assiste en France comme dans l’ensemble du monde occidental.
Fondé par d’anciens partisans radicalisés du colonialisme français amnistiés par de Gaulle en 1968 pour faire face aux révoltes des années 1970, promu médiatiquement et électoralement par Mitterrand dans les années 1980, « dédiabolisé » par la classe médiatique et politique dans les années 2000, le Front national n’a jamais cessé d’être le chien de garde de l’ordre capitaliste, raciste et sexiste.
L’adaptation du nouveau FN mariniste au racisme « respectable », républicain et institutionnel, forgé par plusieurs décennies d’écrasement et de stigmatisation des quartiers populaires, de polémiques islamophobes au nom de la laïcité et récemment renforcé par les logiques d’ « état d’urgence » et« union nationale » contre le terrorisme, a permis à ce parti d’apparaître comme l’un des principaux candidats à la gestion sécuritaire décomplexée des questions sociales. Il est le représentant des franges les plus autonomisées et radicalisées de la police et de l’armée impérialiste française, celles-là mêmes qui quadrillent, mutilent, violent et tuent déjà dans les banlieues de la métropole parisienne comme en Afrique, au Moyen Orient, dans les Caraibes ou aux frontières de l‘Europe forteresse. Ceux là mêmes qui réclament « qu’on les aime et qu’on les soutienne » pour pouvoir gérer définitivement et « à leur manière » les résistances de la jeunesse, des travailleurs, des quartiers ségrégués et des migrants contre la précarité et la répression policière.
Nous considérons donc qu’il est nécessaire que la population du bassin parisien réponde à cette provocation par la rue et la mobilisation, de manière autonome par rapport aux logiques de délégation, de « front républicain » ou de « vote utile » anti-FN portées par les mêmes médias et partis politiques, de droite comme de gauche, qui depuis des décennies ont organisé et couvert le racisme d’Etat et validé tous les postulats sécuritaires et répressifs de l’extreme droite, permettant ainsi au parti lepeniste d’occuper la place qu’il occupe aujourd’hui.
Cette mobilisation doit par ailleurs s’inscrire dans une lutte prolongée contre le racisme, la répression policière et la précarité, qui continueront de s’accentuer quel que soit le vainqueur des élections si l’on ne se donne pas les moyen d’organiser au quotidien, depuis nos territoires, des formes autodéfense autonome, populaire, antiraciste et antifasciste à la hauteur de l’époque dans laquelle nous vivons.