Rome : quand l'indignation devient rage

ACAB - Carlo vive!

Environ 200.000 personnes se réunissent à Rome pour la marche des indignés italiens. Une marche qui était attendue par tous les mouvements antagonistes. Précaires, centri sociali, anti-autoritaires, mouvement NO-TAV, autonomes, syndicats de base, citoyennistes, disobbedienti, étudiants se retrouvent tous dans la rue, souvent avec des objectifs très différents.

 

Depuis le début de la manif, environ un milliers de personnes - certaines derrière la banderole "Nous ne demandons pas de futur, nous reprenons le présent" - commencent à s’en prendre aux responsables directs de notre misère. Un super-marché de luxe est ouvert et pillé, des produits sont distribués aux manifestants. Des voitures de luxe commencent soudainement à brûler, les vitrines des banques tombent et un drapeau italien sur un palace est arraché.


Le cortège se dirige vers le Colisée, quelques tensions entre les pacifistes de la manif et les centaines de jeunes casqués et cagoulés éclatent. Des gens font irruption dans l’agence de travail intérimaire Manpower qui sera complètement brûlée. Une troupe de la télévision est agressé et éloigné du cortège. Un ouvrier de FIAT revendique l’incendie d’un SUV depuis un camion, en criant : "on va bien utiliser l’essence qu’il nous reste". Une station d’essence est brûlée. Les affrontements commencent contre la police à coup d’ engins pyrotechniques. La manif se dirige vers Piazza San Giovanni, la place qui était prévue comme lieu final du cortège. Un poste de police est pris d’assaut, caméras et vitrines sont détruites et des "bombes carta" sont jetées à l’intérieur. Encore plus de voitures brûlées et de banques petées. A ce moment, une partie du cortège est déjà arrivée à sa destination, mais la majorité est encore en route. La police décide de charger et de diviser la manif en deux. Résultat : des affrontements contre les forces de l’ordre qui durent plusieurs heures. Divers manifestants se joignent aux émeutiers, des milliers de gens commencent à faire face à la police qui n’arrive visiblement pas à maîtriser la situation. A plusieurs reprises, les flics sont obligés de reculer (même avec leurs canons à eau !) sous les charges des jeunes à capuche qui leur balancent des pavés et des pétards. Un blindé est brûlé, une ovation se lève de la foule. Des barricades sont érigées et les émeutiers, très mobiles, s’en prennent aussi à un siège du Ministère de la Défense qui sera complètement ravagé par les flammes. C’est n’est qu’après 20h que les manifestants se dispersent, continuant à construire des barricades derrière eux, aménagement urbain détourné et poubelles brûlées. Une septentaine de blessés parmi les manifestants (dont une personne gravement touchée à la main à cause d’un pétard) et les policiers. Le nombre d’arrestations n’est pas chiffrable pour l’instant.