Sur la grève du 5 mai, la première manifestation d'une telle force, les tentatives de longue date et jamais interrompue d'occuper le parlement, les affrontements massifs, la mort tragique de 3 personnes intoxiquées par la fumée...
La plus grande manifestation depuis la fin de la dictature militaire s'est rassemblée pour matcher le plus grand programme de pillage et d'esclavage sociaux des dominants politiques et économiques, autochtones ainsi que transnationaux. Et cette marée sociale de 150 à 200 mille manifestants était dans la rue pour porter sa rage dans le parlement. "Tous à la place Syntagme", "Encerclement - isolation - occupation du parlement". Les tentatives ont duré plus de 2 heures, continuellement, malgré les pelotons d'unités spéciales, le gaz lacrymo, les grenades assourdissantes, les attaques meurtrières des unités DELTA motorisées. Le mot d'ordre "Qu'il brûle, qu'il brûle le bordel le parlement" ont ébranlé l'atmosphère. Les blocs gagnant la place Syntagma, qui, après peu de temps, dans une fumée chimique, ont été forcés de bouger, après avoir fait un petit virage, sont toujours revenus, tandis que de nouveaux blocs sont arrivés auprès du parlement. Des gens de tout âge dans la rue, des salariés et des chômeurs, venant du secteur public ou de l'économie privée, des locaux et des migrants. Des affrontements avec les forces de la répression prolongés et massifs. Le système politique et ses institutions au plus bas degré d'acceptation sociale.
5 mai 2010, peu après 15h, l'information commence à circuler qu'il y a "probablement des morts à cause d'un feu dans la banque Marfin à la rue Stadiou". Au début, personne n'arrive à y croire et beaucoup pensent que c'est sans doute une astuce de désinformation de la part du système pour dégager les foules de la rue. L'information finit pourtant par s'avérer vraie. La foule se glace, les visages s'assombrissent, la rage et la force s'évaporent, les blocs commencent à se dissoudre. Chrisohoidis ("ministre de la protection des citoyens") parle d'un nettoyage de la ville des manifestants, en décrétant une forme particulière de couvre-feu, les forces de la répression reçoivent du courage et des ordres pour une contre-attaque massive, le scénario change en peu de temps. S'ensuivent des interpellations en masse, des rues d'Athènes jusqu'aux cafés d'Exarcheia, des manifestants et des habitants sont tabassés, il y a des blessés suite aux attaques des unités motorisées DELTA. La grève des journalistes est levée pour la coordination des médias de manipulation des masses dans le lancement de la chasse à l'"ennemi de l'intérieur". La maison occupée "Espace de l'action anarchiste unie et variée", à la rue Zaimi reçoit une visite de la police et est évacuée à l'aide de gaz lacrymo, de grenades assourdissantes et de tirs à l'intérieur de la maison. Le centre des migrants à la rue Tsamadou, également à Exarcheia, subit une attaque policières laissant des dégâts massifs. Dans les deux cas, les opérations policières sont menées par les unités DELTA, envahissant en forme de bandes en uniforme. Evident qu'il y a une suite. De telles opportunités ne sont pas laissées inexploitées. Le plan des dominants, visant pendant toute la période depuis l'insurrection de décembre la criminalisation du milieu anarchiste et autonome ainsi que de tout foyer de résistance à la barbarie étatique et capitaliste sans tutelle, a le prétexte nécessaire pour une revalorisation qualitative et quantitative, propagandiste et opérative.
Durant tous ces jours, la mort tragique d'Angeliki Papathanasopoulou, de Paraskevi
Zoulia et d'Epameinodas Tsakalis endolorit nos coeurs et notre conscience. Car leur décès est notre douleur et non pas celle de toutes sortes de gens auto-proclamés en deuil. Malgré le caractère ridicule des discours des types à la Chrisohoidis parlant d'"assassins sans scrupules", tandis qu'ils sont à la tête de la protection du pillage de millions de vies humaines par les centrales des dominants, tandis que chaque flic en même temps frappe sa matraque sur les têtes des manifestants, tandis que chaque journaliste en même temps travaille de manière systématique à la manipulation, à la duperie et à l'obsurcissement des consciences, malgré la responsabilité évidente de tout Vgenopoulos (Directeur de la banque Marfin), forçant les employés de la banque à travail par la menace de licenciement, enfermés dans une banque pour former un bouclier humain, banque devant laquelle la manifestation de la grève allait passer, la responsabilité de la mort des trois employés par intoxication par la fumée est inévitablement la charge de ceux qui ont mis le feu au bâtiment, sans s'assurer d'abord que personne se trouve dedans. Manque d'attention tragique? Ou, pire, du cynisme, résultat d'une "attitude" élitiste et anti-sociale, qui ne reconnaît que elle-même, détestant tout hormis soi-même et s'"affirmant" par la consommation de pratiques agressives, sans se préoccuper du contenu et de la dialectique des conflits sociaux?
Dans les combats de rue, là, où l'agressivité de ceux se manifeste, qui ne peuvent être intégrés dans le consensus social et la discipline du parti, le fait de ne pas adonner aux flammes des bâtiments-symboles sans qu'on s'assure d'abord que personne ne se trouve dedans constitue un principe de base évident. En plus, exactement parce que les anarchistes et les autonomes savent que les patrons n'ont sans doute pas pris la moindre précaution pour les travailleurs, ce savoir constitue une raison de se passer d'une action possible, et non pas son alibi. Quiconque tombe au-dessous de ce minimum porte toute la responsabilité pour ses actes et pour la reproduction inchangée de ce monde pourri. Et la justification la plus dure n'est pas faite face aux tables du juge ridicules de l'hypocrisie et de la "justice" bourgeoise, mais face à l'histoire des luttes pour la liberté.
On n'a jamais appris de parler dans les terminologies comme "mauvais moment", voire "dommages collatéraux". Ce sont des alibis de la racaille de la domination pour justifier sa pratique meurtrière quotidienne. Avec cet ethos, cette attitude, on descend dans la rue depuis des années et c'est comme ça qu'on continuera. Infatigables, collectifs et combatifs avec notre résistance, avec la désobéissance et la rupture, l'autonomie, le refus de toute domination, l'équivalence, la collectivité, l'aide et la solidarité mutuelles en tant que fils conducteurs. Dans les quartiers, les lieux de travail et d'éducation, les centres autogérés et les squats, les mouvements de contre-information et d'intervention sociale, les manifestations et les confrontations, sur les barricades de la vie quotidienne et de la rebellion sociale.
Malgré les larmes de crocodile de ceux qui conçoivent le pillage social la plus élargie de l'appareil capitaliste, malgré l'esclavage social le plus profond par la contrainte étatique et l'armée d'occupation policière, malgré la stigmatisation lancée sur scène pour la légitimation de l'agressivité des mécanismes répressifs derrière les coulisses, et étant donné la présence des milliers de personnes dans la rue, la lutte contre les diktats des dominants, la lutte pour l'émancipation sociale et individuelle continue. On se voit dans la rue...
11 mai 2010
Initiative d'anarchistes d'Aigaleo (quartier d'Athènes)
Anarchistes de Pirée
Thersitis (Espace pour menées et renversements) - Ilion (quartier d'Athènes)
Resalto (Espace autogéré pour la solidarité et la rupture) - Keratsini (quartier de Pirée)
Anarchiste des quartier de l'ouest à Athènes et à Pirée
Rassemblement d'insurgés de Perama, Keratsini, Nikaia, Korydallos, Pirée (communes à et près de Pirée)