lettre de Véronique, la maman de Rémi

Rémi Fraisse, assassiné par la police francaise en octobre 2014

Rémi.

Rémi Fraisse.

Rémi, ce prénom ne nous appartient plus.

 

Ce prénom, que l’on attache à d’autres mots, certains qui lui étaient même inconnus, comme « zadiste », zadiste, qui d’ailleurs a perdu dans l’esprit des gens sa valeur première.
Ce prénom utilisé, récupéré en fonction des intérêts, des idées, des couleurs ou croyances de chacun... ou même par ignorance, malveillance, voire les deux réunis pour faire le buzz ou, tout simplement, pour répéter ce qui se dit.

 

Ce prénom devenu un nom commun, sans aucune attache à un être vivant, celui qu’il a pu être.
Un être aimant la vie, au regard bienveillant et aux yeux pétillants.
Un être de partage, ayant des valeurs et ne laissant personne sur son chemin.

 

Si tu savais ce que l’on dit de toi, ou fait de ton prénom...
Que penserais-tu de tout cela ?
Ces vivants-là, ont-ils des enfants, ont-ils un cœur ?
Qu’on-t-il fait des richesses de l’amour, de la solidarité, du partage, du respect, et de nos différences...

 

Nous avons eu le bonheur de partager ta vie pendant 21 ans.
De t’apprécier à ta juste valeur, toi, derrière ce prénom.
Heureusement, nos souvenirs de toi, Rémi, nous appartiennent à jamais.

 

De nombreuses organisations, associations et syndicats se sont organisés en ta mémoire pour un rassemblement le 25 octobre. Il me semble indécent que cette marche pacifique nous ait été refusée.

 

Véronique, ta maman

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