17 décembre à 17 heure au Casa Poblano, 15 rue Lavoisier. Metro Robespierre
Le 17 décembre prochain, des collectifs d’habitant.e.s de quartiers populaires d’Hambourg, en Allemagne, appellent à une journée de lutte internationale contre la gentrification. " Lions l’appropriation d’espaces et de ressources à la défense de quartiers irréguliers contre la politique de démolition ! Faisons converger les initiatives des sans-abri avec la résistance contre les évacuations forcées ! Renforçons les initiatives de locataires avec les campagnes contre les maisons vides ! Lions les luttes des opposantEs à la destruction de l’environnement avec les luttes des immigrantEs pour le droit de rester ! Élargissons la marge de manœuvre de la désobéissance civile à l’aide d’actions artistiques et radicales, rusées et symboliques, virtuelles et directes ! L’objectif, c’est de faire de cette journée d’action l’expression, le point de cristallisation et le réseautage de ces luttes locales dépassant néanmoins les frontières afin de les rendre visibles en tant que conflit politique général à l’intérieur des structures de la société capitaliste sans les homogénéiser."
Rénovations urbaines, gentrification... De quoi parle-t-on ?
De la transformation physique d’un quartier - par la destruction ou la réhabilitation des logements - , dans un but affiché de requalification et de« mixité sociale ». Pour ne pas ébranler l’ordre établi, il apparaît comme une nécessité pour le gouvernement de détourner notre regard des causes structurelles de la misère dans les quartiers que le système génère en nous faisant croire qu’un simple changement de décor améliorerait nos existences, qu’un coup de pelleteuse nous rendrait la vie belle. Dans une période où les affres du capitalisme deviennent difficilement dissimulables, il s’agit ainsi de contrôler et tuer dans l’œuf les potentiels espaces de solidarité et de révolte des classes dominées.
Ces considérations urbanistiques se font au plus grand mépris des populations, stigmatisées par une conception colonialiste des banlieues. Quant aux démarches de concertation mises en oeuvre, elles ne sont que l’instrument de légitimation de leur politique. La cité, dans son aménagement et ses fonctions, est aujourd’hui le terrain de jeu des dominants. Les profits de ces grands chantiers reviennent d’abord et surtout aux promoteurs et aux villes désireuses de se masquer d’une misère de plus en plus criante. Mais le vernis humaniste s’écaille vite face aux réels effets des rénovations : expulsion des plus précaires, déplacement forcé de population, chasse aux sans-papiers... Les dernières poches de vie et de résistance définitivement insensibles aux promesses du bonheur Ikéa se font expulser manu militari.
En répondant à cet appel, nous souhaitons créer une occasion de se rencontrer et s’organiser afin d’amplifier les protestations contre les rénovations et la gestion capitaliste et policière des quartiers en Ile-de-France. D’une préoccupation individuelle (ma maison) et locale (mon quartier), nous souhaiterions soulever une réflexion globale sur la propriété et la guerre de classes qui se joue dans l’espace urbain…
A St Denis, Paris, Vitry, Ivry, Poissy, Saint Ouen ou Montreuil-Bagnolet, comme à Hambourg, et partout en Europe , Organisons la résistance, reprenons la ville pour en faire un terrain de lutte.